Editorial :

Nous commençons une année pastorale nouvelle. Une année pas comme les autres, avec des inquiétudes du coronavirus et du phénomène de la désertification de notre paroisse et du diocèse.
La covid-19 est encore là, mais gardons confiance en celui qui a tout vaincu, le Christ, Notre Seigneur. Même si cette menace a appauvri beaucoup de nos villes et nos EHPAD de leur population, l’espoir d’un lendemain meilleur doit nous habiter. En face du danger, lorsque nous sommes secoués et terrorisés, rappelons-nous de cette parole biblique qu’on trouve aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament : « N’ayez pas peur ». C’est Dieu Lui-même qui parle à son peuple. Il est maître de la vie et sait veiller sur sa créature. Cependant gardons la vigilance et la prudence en adoptant comme toujours les gestes-barrières.
La deuxième inquiétude qui nous hante l’esprit, c’est l’appauvrissement de nos structures ecclésiales. Des paroisses sont fusionnées, éloignant ainsi les fidèles des prêtres. Il y a quelques années, vous avez assisté , impuissants au départ des sœurs qui servaient à Jumilhac Le Grand. Et aujourd’hui, nous sommes très chagrinés par la fermeture très récente du couvent des sœurs du Christ de Thiviers. Tout cela inquiète ; et les esprits mal renseignés peuvent ne rien comprendre. Mais la raison est simple et très fondée : le manque de vocations. Comment un diocèse peut-il garder sa structure interne et le nombre de ses paroisses si les prêtres se font rares ? Comment une congrégation religieuse peut-elle tenir s’il n’y a pas de nouveaux recruts? Comment une paroisse comme la nôtre peut-elle garder ses habitudes anciennes alors que les membres engagés et dévoués sont vieillissants et sans successeurs ? Pour être cru, pourquoi n’y a-t-il plus de vocation à la vie religieuse, ni à la prêtrise ?
Ces questions nous préoccupent. Pour y apporter quelques éléments de réponse, nous devons jeter un regard rétrospectif sur la famille et la société entière. Parle-t-on encore de Dieu en famille ? Quelle place occupe le Christ dans nos cœurs ? Dieu et son Église ont-ils encore de la valeur ? Sommes-nous fières de notre identité chrétienne ? L’aumônerie se vide d’année en année ; les classes de catéchèse accueillent très peu d’enfants, décourageant ainsi les aumôniers et les catéchistes qui démissionnent malgré leur bonne volonté ; la chorale se vide ; l’équipe des obsèques diminue de plus en plus par manque de relève. Certains continuent à penser que le prêtre qui est d’ailleurs seul, doit continuer à être présent partout et à tout faire alors qu’il est limité lui aussi… Que faire pour éviter le pire ? À chacun de réfléchir et de se mettre en action.
Nous savons aussi que Dieu est omniscient et habite son peuple qui est d’ailleurs sa demeure. Il connaît tous ses besoins. Il voit notre misère, la misère de son peuple mais il y a des choses qu’Il ne pourra jamais réaliser à notre place.

Bon début d’année pastorale.

Pierre Lamo.