Les congrégations

Les communautés religieuses féminines

 

Ces communautés furent nombreuses dans le périmètre actuel de la paroisse. Nous citerons les plus importantes et fournirons quelques exemples de leurs missions en divers points géographiques, dans l’enseignement notamment.  

 

1. Thiviers

  • Les Sœurs du Christ

 Cette communauté est actuellement formée de quatre sœurs : – Sœur Ghislaine en est la responsable. Elle fait partie d’une équipe au service du catéchuménat et elle accompagne les associés des Sœurs du Christ. Par ailleurs elle est de même l’une des conseillères de la Province d’Europe de la Congrégation partie du conseil de la Province Europe de son ordre. – Sœur Monique participe l’équipe des funérailles. Elle est aussi en proximité avec les personnes dans les différents quartiers et hameaux de nos villages, pour créer des groupes de partage afin de lutter contre l’isolement des personnes. – Sœur Marie-Bénédicte participe à l’accueil et au secrétariat  de la paroisse, ainsi qu’à  l’aumônerie de l’enseignement public.  A l’échelon diocésain, Mgr l’évêque l’a appelée pour faire partie d’une équipe « mission du monde rural » qu’elle a rejoint depuis mars dernier. – Sœur Marie Élise « participe à la mission de sa communauté selon ses possibilités dans la prière et le travail, en santé comme en maladie » (C° n°10).

 

Les Sœurs du Christ – Union Mysterium Christi, historique[1]

Elles occupent à Thiviers, au 4 rue Bertrand de Born, une maison qui jouxte l’ancien couvent Saint-Paul, fondé dans les années 1870 par Augustine Faure (1826-1880)[2], fille de Jean Faure, un avocat thibérien, et de Rose Rey († 1871 à l’âge de 64 ans). Cette dernière y créa un pensionnat, un externat et un orphelinat. Le couvent fut ainsi nommé car il avait repris le nom d’une ancienne chapelle dédiée à Saint-Paul, et qui fut détruite lors de l’érection des nouveaux bâtiments[3]. La nouvelle chapelle fut consacrée le 23 octobre 1873 sous l’invocation du Sacré-cœur. Pour l’aider dans cette œuvre, la fondatrice fit appel aux Sœur du Saint- Cœur de Marie, issues du couvent de Treignac qui furent présentes jusqu’au début du siècle précédent. Elles durent se retirer par suite de l’interdiction des congrégations issue de la loi de 1901 sur les associations. Vient la première guerre mondiale et notre région se couvre d’hôpitaux : avec une capacité de 220 lits, le couvent l’hôpital bénévole n° 64 bis sera en fonction du 21 septembre 1914 au 23 décembre 1918, en chirurgie de catégorie B. Les sœurs furent remplacées par les Sœurs de Lavaur qui vinrent soigner les blessés à l’hôpital, et demeurèrent ensuite. Après avoir été orphelinat et pension pour les jeunes filles en cours de scolarisation dans un établissement voisin, le couvent devint un centre médico-social. Il fut cédé en 1991 à l’association Partage que créa Maurice Pagat pour venir en aide aux chômeurs ; il est en mains privées depuis 2012 et demeure fermé depuis. Les Sœurs du Christ sont issues de l’union de plusieurs congrégations, proclamée le 27 décembre 1976, au rang desquelles figurent les Religieuses de la Croix de Saint-Quentin, les Filles de la Croix de Paris, les Sœurs de la Croix du Puy, les filles de la Croix de Marchienne (Belgique), les Sœurs de la Nativité de Notre Seigneur de Villeneuve-lès-Avignon, les Sœurs de la Providence de Corenc (Isère), les Sœurs du Christ-Roi dAblon, et depuis 1987 les Sœurs de Lavaur, qui les précédèrent à Thiviers. Bien qu’âgée d’à peine plus de 40 ans, cette congrégation a des racines bien plus anciennes issues des communautés qu’elle a rassemblées, les premières ayant vu le jour en 1625. « Sœurs du Christ, ce nom est pour nous l’expression de l’amour qui nous unit au Christ et par Lui au Père et à nos frères » (Constitution 4). Cette Congrégation est aujourd’hui implantée non seulement en Europe (Angleterre, France, Belgique, Italie, réunies au sein de la « Province européenne »), mais aussi en Afrique (Cameroun, Madagascar depuis 60 ans) et en Amérique (Chili), comme le commande sa volonté d’assurer son internationalité. La première Supérieure générale élue pour cette fonction fut Sœur Thérèse de Larminat (1931-1992), dont on rappellera simplement qu’elle est née à Limoges, où ses parents s’étaient mariés en 1928, sa mère étant originaire de la Jonchère, petite cité voisine, le père étant officier.

 

  • Les Sœurs de sainte Marthe[4]

Cette congrégation s’est installée à Thiviers en 1830 pour diriger une école qui rassemblait 100 enfants. Cinq ans plus tard, elles prirent en charge l’hospice. Enfin, en 1869 Jules Theulier et jean-Félix Barailler leur confièrent l’asile qu’ils venaient de fonder[5].

 

 

2. Jumilhac-le-Grand, les Sœurs de saint Joseph

 Les sœurs de saint Joseph ont été installées en 1985 dans le petit bourg de Jumilhac-le-Grand ; cette congrégation était présente tout près à La Barde, depuis le fin septembre 1974. Quatre sœurs y étaient venues de Bordeaux (Gisèle Simon, Annick Delapierre, Rose Marie Decharry et Madeleine Leciaguecahar) et participèrent étroitement à la marche spirituelle de la maison jusqu’à la fermeture en 1983. Depuis 1985, sept sœurs de cet ordre se sont succédées à Jumilhac. Nous avons particulièrement connu et apprécié les deux dernières : Sœur Louise-Thérèse qui passa 23 ans parmi nous, et Sœur Myriam, 19 ans. Au courant de l’année 2016, la maladie de cette dernière précipita leur départ (qui avait déjà été décidé) pour entreprendre les soins qui convenaient ; après plusieurs établissements, Sœur Myriam finit par rejoindre l’hôpital de Rodez). Elles ne seront pas remplacées. À leurs début, elles s’engagèrent en pastorale sur le secteur de Lanouaille, puis sur celui de La Coquille. Après la catéchèse des enfants et l’aumônerie des jeunes, elles s’investirent dans l’accompagnement des familles en deuil et la visite des personnes âgées ainsi que l’aumônerie de la maison de retraite de La Coquille. On ne peut que voir dans leur installation en ces lieux, la main des Jésuites. N’oublions pas que la paroisse fut confiée de 1970 à 1979, l’un des leurs, le P. Joseph de Vandière de Vitrac, don le frère, Régis, avait succédé à leur père à la tête du château de Montbrun.

Bref historique

La première congrégation a été fondée en 1650 par le P. Jean-Pierre Medaille, S.J. afin de répondre à « toutes les misères corporelles et spirituelles » de leur temps. Cette idée était novatrice dans la mesure où à cette époque, les religieuses étaient « cloîtrées ». Leur ouverture sur le monde extérieure, au sein de petites communautés,  reçut l’appui de l’évêque du Puy, Mgr De Maupas. Au XIXe siècle, elles connurent un développement important, chaque évêque voulant sa communauté. La crise des vocations qui se manifeste en leur sein depuis la fin de la seconde guerre mondiale a conduit à différents regroupements donnant naissance le 25 décembre 1993 à l’Institut des sœurs de saint Joseph.

 

 

3. Sainte-Marie-de-Frugie, les religieuses du Sauveur, puis les Filles du Cœur de Marie

 C’est à partir de 1850 que Victor Gay (1820-1887)et son épouse, Céline Magne-Rouchaud (1831-1909), créèrent au centre du bourg, alors encore chef-lieu de commune, un pensionnat pour jeunes filles et un ouvroir[6]. Ils furent aidés dans cette tache par leur fille Marie et par des religieuses du Sauveur (1853-1908). Pour conforter leur œuvre, elles décidèrent de la doter de structures plus pérennes. C’est ainsi qu’en 1892 furent lancés le chantier d’un couvent et celui d’une chapelle destinée aux exercices spirituels ainsi qu’à abriter leurs sépultures. Les plans ont été dressés par Mgr Charles GAY et exécutés sous le contrôle d’Alexandre Antoine Lambert, inspecteur des édifices diocésains de Périgueux. Le tout s’inspirait du style néogothique fort en vogue à cette époque. La première pierre fut posée le 21 juin 1893. Les religieuses qui, à leurs débuts, avaient été logées dans le village, purent s’installer dans leurs nouveaux locaux en 1894.  

Vue partielle sur l’ancien couvent et la chapelle

  Elles poursuivirent leur œuvre sans encombre jusqu’en 1902, année au cours de laquelle elles furent chassées par la mise en œuvre de la nouvelle loi sur les associations qui mit à un sévère régime les congrégations. Néanmoins, Mme Gay et sa fille purent continuer en faisant appel à des aides étrangères. En 1908 survint une nouvelle épreuve avec la mort de sa fille à l’âge de 55 ans et Mme Gay dut rechercher de nouveaux moyens pour que leur œuvre puisse perdurer. Elle prit contact avec la Société  des Filles du Cœur de Marie, à laquelle appartenait sa fille comme « laïque consacrée ». A cette époque, la loi interdisait aux religieux non autorisés «d’être et de posséder». Anne de Tanquerel endossa le rôle de prête-nom pour sa communauté. Aux termes de son testament olographe en date du 30 novembre 1908, elle fut légataire de la maison, du local pour l’ouvroir et de la ferme du  Couvent de Sainte-Marie ainsi que 350.000 francs, à charge de créer une maison de retraites pour les femmes. Ainsi, la maison de  Sainte-Marie devint un centre professionnel et de retraite. Il resta actif jusqu’en 1977. Le zèle admirable que déployèrent les religieuses bénéficia aussi aux œuvres paroissiales, notamment au patronage de jeunes filles, à la bibliothèque, au catéchisme et à la visite des malades.

Dans une loge, sur le côté droit du bâtiment, le Vierge Marie demeure

  Le site vécut pendant la grande guerre une parenthèse significative du 12 septembre 1914 au 23 décembre 1918, les locaux ayant été réquisitionnés pour former l’hôpital bénévole n°63 bis. D’une capacité de 80 lits, y était pratiquée la chirurgie de catégorie C. Trace durable de cette période, six tombes durent être creusées pour nos soldats blessés qui ne survécurent pas. Elles sont entretenues avec soin, comme la loi l’impose aux communes, dans le cimetière de La Coquille.

 

4. La Coquille

 Adrien Soyer (1851-1928), avait succédé à son père au château de La Meynardie. Président du conseil de fabrique, il fit partie, comme sa fille Marie, des généreux donateurs de la paroisse[7]. Il avait aussi acquis un important bloc d’immeubles dans La Coquille, comprenant ce qui devint la quincaillerie en face de l’église et remontant à gauche tout une partie de la RN. Quelque peu en rivalité avec le ménage Gay, il installa une école religieuse dans la rue principale du [8]. La photo ci-dessus fait apparaître une loge au dessus de l’entrée, elle abritait une statue de la Vierge Marie qui fut donnée aux Jésuites de La Barde. On remarquera aussi le petit bâtiment annexé au côté droit, qui constituait l’ouvroir, lieu réservé à la confection des ouvrages de couture et de broderie ; les jeunes filles de La Coquille venaient s’y former sous la gouverne des religieuses. Nous ignorons le nom de cet ordre.

Siège de l’ancienne école et de l’ouvroir de La Coquille, vers 1900

 

 

5 . Mialet, les Sœurs du Saint-Cœur de Marie

Selon L. Brouillhet, auteur de Autour de mon clocher, publié à Limoges, vers 1900, M. le curé Gabelle fonda en 1865 une école libre et en confia le fonctionnement aux Sœurs du Saint-Cœur-de-Marie, issues du couvent de Treignac (Corrèze). Antoine Gabelle fut curé de Mialet de 1857 à 1887. Le couvent de Treignac fut à l’origine une succursale des Sœurs hospitalières de Felletin. Il comportait une chapelle édifiée en 1885 sous le vocable du Saint-Cœur de Marie ; elle fut fermée en application de la loi du 4 juillet 1904, dans le cadre de la fermeture des établissements congréganistes enseignants (comme leurs écoles d’Aubazine, Juillac et Lubersac).

 

 

6. Saint-Jory-de-Chalais, les sœurs de l’Instruction du Saint-Enfant-Jésus , puis les Sœurs du Saint Cœur de Marie

Catherine Rebeyrol,  dite Tirby, veuve de Jean Jarreton, est décédée à Saint-Jory-de-Chalais le 31 mars 1881. Elle légua sa maison, face à l’entrée de l’église,  au conseil de fabrique, à condition que ce dernier y tienne deux sœurs pour faire la classe aux jeunes filles de la commune. Ceci est en fait une consolidation de l’existant, l’école avait été créée vingt ans auparavant. Elle avait lieu au rez-de-chaussée de ce même bâtiment. La classe était payante pour ceux des parents qui pouvaient donner une rétribution, gratuite pour les autres. Au début, l’enseignement fut confié aux religieuses du Puy dites Sœurs de l’Instruction du Saint-Enfant-Jésus  ; elles furent remplacées par les sœurs du Saint-Cœur-de-Marie issues du couvent de Treignac (Corrèze).

 

 L’ancienne école et le presbytère de Saint-Jory-de-Chalais

 

7. Corgnac, les sœurs de l’Instruction de l’Enfant Jésus

Les sœurs dirigèrent une école de filles d’environ 80 élèves. Appelées autrefois « Demoiselles de l’Instruction, et aujourd’hui sœurs de l’Enfant Jésus, elles appartiennent à une congrégation née au Puy au XVIIe siècle. Aujourd’hui encore, elles sont implantées dans les villes au service de la catéchèse, de l’éducation des enfants, et des malades.

[1]     Source principale Sœur du Christ- Union Mysterium Christi, Naître et renaître.

[2]     Pour plus de détails, se reporter à l’article sur  Augustine Faure, citée dans Laïcs remarquables.

[3]     Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, tome XLVI, 1969, p.114.

[4]     Source : https://www.shap.fr/2013-01-12-11-06-40/notices-brugiere

[5]     J. Theulier 1795-1876), fils du premier maire de Thiviers (1794) fut surnommé pour sa charité et pour sa bonté « le médecin des pauvres ». Son fils Albert (1840-1912), aussi médecin, fut très longtemps maire de la ville, conseiller général et député.. Depuis 1922 leur maison est devenue l’hôtel de ville  et les terrains proches, le parc Theulier.         J.F. Barailler (1822-1891),originaire d’Abbeville, fut avocat à Paris puis député de la Dordogne en 1848, 1849. Il est décédé à Thiviers.

[6]     Voir article les Gay de Sainte-Marie et de La Barde.

[7]              Outre des linges d’autel, elle offrit ciboire, calice et patène en vermeil ainsi que plusieurs des statues qui ornent encore l’église de La Coquille (N.D. de Lourdes, N.D. du Sacré-Cœur, Sacré-Cœur de Jésus, l’enfant Jésus, Saint-Roch).

[8]     L’emplacement est aujourd’hui occupé par une pâtisserie, un salon de coiffure et un magasin de pompes funèbres.