Firbeix,

l’église saint Étienne

 

L’église de Firbeix est située à mi-pente, dans le bourg traversé par la route N21. Elle fut bâtie pour remplacer l’ancienne église qui venait d’être déclarée insalubre et dangereuse pour l’assistance. Débutés en 1852, les travaux, placés sous la direction de l’architecte Bouillon, s’étagèrent sur près de vingt ans. Ce long délai tint aux difficultés éprouvées pour réunir les fonds mais aussi aux compléments de travaux demandés. Les plans produits dévoilaient un projet aux dimensions imposantes, impressionnant par sa hauteur ; le bâtiment, en forme de croix latine, était à une seule nef avec deux chapelles latérales. Et cependant, comme l’écrivit le curé Jean-Claude Legros : « Dans le devis, l’architecte figure un clocher sans flèche, ce que je regarde comme une défectuosité, attendu que dans les campagnes comme dans les villes, la flèche caractérise partout les monuments religieux ». A la suite, on ajouta une tribune ainsi qu’un clocher à flèche, couvert en ardoise, au lieu de l’ensemble plat prévu à l’origine.

 

En 1867, Paintandre vint de Turenne (Corrèze) fondre sur place une seconde cloche, la première étant issue de l’ancienne église[1] ; plus grosse que la précédente, son poids atteint 900 kilos.

L’intérieur révèle peu de choses très remarquable. Les vitraux partiellement brisés par l’effet du temps, durent être changés il y a quelques années ; ils furent remplacés par de simples croisés de verre dépoli.

Exception doit cependant être faite à propos d’une rare  et ancienne statue de Saint-Étienne. Très atteinte par l’effet du temps, cette œuvre en bois sculptée a été refusée au classement. Elle daterait du XIVe et présente en plusieurs endroits des traces de polychromie ainsi que des clous à tête, qu’elle fut vêtue. Elle a été jadis l’objet d’une grande vénération : par temps de sécheresse, elle était portée en procession jusqu’à la Dronne et plongée dans ses eaux tandis que l’assistance en prière implorait la pluie…

Rappelons les nombreuses références au saint martyr au plan local. Sous l’Ancien régime, la paroisse s’intitulait « Saint-Étienne de Firbeix. » L’église et le bourg lui-même furent placés sous le patronage d’Invention (des reliques) de Saint-Étienne[2] et la fête patronale avait lieu le premier dimanche qui suivait le 3 août, date de celle du Saint[3]. Enfin, une bonne fontaine toute proche porte ce nom.

Cette église, comme beaucoup à l’époque, n’aurait pu voir le jour sans la générosité des donateurs et notamment de la famille de Rastignac-La Rochefoucauld.  Leurs efforts conjugués n’était certainement pas faits pour donner à contempler aux générations venir un simple vestige du passé, surprenant par ses proportions, mais pour contribuer au renouveau de la foi en favorisant l’accueil des fidèles dans de beaux et dignes lieux de culte. Le pari était risqué, il n’intégrait pas le phénomène de dépopulation des campagnes…

[1]       La cloche datait de 1803 ; elle avait remplacé l’ancienne qui dû être enlevée et conduite à Limoges, de même que les cuivres, sur l’ordre des autorités révolutionnaires, le 19 prairial An III (7 juin 1795).

[2]      La « redécouverte » des reliques du Saint eut lieu le même jour que celui de la célébration de son martyr.

[3]      A partir de 1900, on simplifia en la fixant au premier dimanche du mois.

La vieille statue de Saint-Etienne

 

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