Vivre le carême
Quand on parle de carême, on pense tout de suite aux cendres, à la pénitence, à la prière intense, au jeûne, à la privation de ce qu’on aime souvent ; on pense manger du pain sec et boire de l’eau plate ; on pense à la mortification…. Tout cela est vrai et nécessaire car ce sont des exercices qui nous aident à nous maîtriser, à vaincre nos passions et à lutter contre le mal.
Mais le carême n’est pas que cela. Il est aussi un moment de joie, un moment qui nous permet de se plonger dans la grâce du baptême. Historiquement parlant, nous savons que le carême est un moment où les futur-baptisés se préparaient à recevoir le baptême, à recevoir la grâce d’être enfants de Dieu. Eh bien, nous aussi nous allons vivre la même chose. Nous allons nous laisser renouveler dans la grâce de notre baptême pour devenir davantage « disciples missionnaires », selon l’expression chère à notre Pape François.
Le carême est un moment de joie profonde, parce que c’est l’occasion pour chacun de nous de se laisser rencontré par le Christ. Dans le livre du prophète Osée, Dieu, parlant de son peuple comme d’une fiancée, disait : « …mon épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. » (Osée 2,16). Le carême est un moment de renouveler sa rencontre personnelle avec Jésus-Christ. Le Pape François disait dans son exhortation apostolique La joie de l’Évangile : « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus-Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontré par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que personne n’est exclus de la joie que nous apporte le Seigneur. » (3) Le carême que nous voulons vivre, est un moment de se laisser rencontrer personnellement par Jésus-Christ, et de renouveler cette rencontre personnelle, afin qu’elle puisse porter du fruit auprès de tous ceux qui nous côtoient.
Jésus, après son baptême, est allé au désert. Et après quarante jours de désert, il a été en mission : c’était le début de son ministère publique. Nous aussi, pendant le temps de carême, c’est ce que nous voudrions vivre : quarante jours pour développer notre aptitude d’être disciples missionnaires, pour se mettre à la suite du Christ, pour pouvoir être missionnaires comme lui et avec lui, pour porter la joie que nous donne le Seigneur.
Bonne montée vers Pâques.
Père Pierre LAMO
Curé de la paroisse