Je suis né en 1973, dans un petit village situé dans le département du Mayo-Sava appelé Mémé, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun dans une famille non chrétienne de 15 enfants. Chez ma mère, nous sommes 7 enfants vivants, dont 4 filles et 3 garçons ; et moi je suis le 5ème et l’ainé de tous les garçons.
Dans cette famille est vécu la diversité religieuse : certains sont adeptes de la religion traditionnelle, d’autres protestants et d’aucuns sont catholiques comme moi. Tous nous vivons dans l’harmonie et la cohésion. Papa et maman étaient au départ tous de la religion traditionnelle. Cependant, après mon ordination, maman a reçu le baptême. Elle a eu la grâce de mourir chrétienne. Je remercie le Seigneur pour cela. Papa hésite encore malheureusement à s’engager à la suite du Christ. Je prie d’ailleurs pour lui, afin qu’il puisse, lui aussi, rencontrer le Seigneur.
Lorsque j’avais 4 ans, la famille a dû déménager de Mémé pour s’établir à Boula-Ibib, au Nord du pays et dans le département de la Bénoué, où j’ai passé ma petite enfance. C’est dans cette localité que j’ai effectué une partie de mes études primaires et élémentaires de la SIL au CM1.
En 1985, la famille a de nouveau déménagé sur Pitoa, commune située à 15 km, au Nord de la ville de Garoua, métropole de la Région toujours dans le même département. Là, j’ai commencé à m’intéresser non seulement à la religion catholique, mais aussi à la vocation de devenir prêtre grâce à des camarades qui m’ont souvent amené à l’Eglise. Concernant ma vie scolaire, la famille était obligée de m’envoyer à Mora, dans l’Extrême-Nord du pays, chez un cousin qui m’a inscrit à l’école publique groupe II de cette ville (en effet, je n’avais pas eu de place dans les écoles de Pitoa). Ne connaissant pas le milieu, je m’intéressais plus à mes études et à l’Eglise. Cela a dû payer puisque du coup j’ai réussi à tous mes examens : entrée en 6ème au lycée et au petit séminaire, CEPE (Certificat d’Etude Primaire et Elémentaire), et j’ai même reçu le baptême cette année. 1986 était donc une année de grâce pour moi.
J’avais donc à choisir entre le lycée et le séminaire. Mais ce choix sera limité à cause de mes parents qui vont s’opposer à mon projet de devenir prêtre. J’étais alors forcé de repartir à Mora, au Lycée mais pour un an seulement. Grâce au Recteur du Séminaire, l’Abbé Jean BAYAMACK, prêtre Fidei Donum de l’archidiocèse de Douala (décédé malheureusement il y a environ trois mois) qui était précédemment alors mon curé à Pitoa, j’ai pu m’inscrire en 5e à l’insu de mes parents. Quand ils ont appris la nouvelle, c’était la catastrophe : ils n’étaient pas seulement en colère, mais ils m’ont privé de tout soutien si bien que j’étais obligé de me débrouiller tout seul pour payer ma pension au séminaire l’année suivante et pour subvenir à mes petits besoins. Quand j’ai passé mon Brevet d’Etude du Premier Cycle (BEPC) en 1991, ce fut la joie dans la famille. Ce succès m’a permis de pouvoir encore espérer l’aide de mes parents.
Après le Probatoire et le Baccalauréat obtenus respectivement en 1993 et 1994, je suis admis au Grand Séminaire Saint-Augustin de Maroua. Trois ans de philosophie et deux ans de théologie effectués, et je fus envoyé à Touboro pour une année de stage canonique en 1999. Pendant cette année d’expérience et d’apprentissage, je me suis occupé des jeunes et de la chorale. J’enseignais aussi le français et la religion au Lycée de la ville tout en faisant des célébrations de la Parole de temps en temps au centre de la ville et dans les autres villages de la paroisse. En fin du mois de Juin 2000, mon stage a pris fin.
En septembre de cette même année, avec la permission de Monseigneur Antoine NTALOU – mon évêque – j’ai dû reprendre les bancs, toujours au Grand Séminaire de Maroua, pour finir les deux années de théologie qui me restaient. Le 18 juin 2001, je reçois l’ordre diaconal au Grand Séminaire par l’imposition des mains de Monseigneur Samuel Kléda alors évêque de Batouri ; et le 15 juin 2002, je fus ordonné prêtre par Monseigneur Antoine NTALOU, archevêque de Garoua.
En septembre de la même année, je reçois l’obédience pour la paroisse de Touboro comme vicaire. Pendant deux années, je me suis occupé des jeunes et de la Maison Rurale, SART (Service d’Animation Rurale de Touboro). En fin du mois d’août 2004, j’ai été nommé curé de la paroisse Saint Jean Baptiste de Madingrin, à 107 km au Nord de Touboro. J’y ai travaillé jusqu’au 13 août 2017, en compagnie de deux vicaires.
Du 27 août 217 au 25 juillet 2018, à ma demande, je fus admis à vivre une année sabbatique à Cénac-et-Saint-Julien, en Périgord Noir. Au terme de mon séjour dans cette paroisse, il a plu à Monseigneur Philippe MOUSSET (avec l’accord de Monseigneur Faustin AMBASSA NDJODO, actuel archevêque de Garoua), de me confier un service dans le Diocèse de Périgueux et Sarlat. Voilà pourquoi je suis à Thiviers.
La première messe du père LAMO dans notre paroisse, au Petit Jumilhac, le jour de la fête de Saint-Maurice, le 22 septembre 2018.