« Comme une ombre qui passe et qui ne revient pas, ainsi passent nos jours qui s’en vont à grands pas. »

Sur le cadran solaire de l’Église de Saint-Pardoux -la-Rivière (petite cité qui m’est très chère) est gravée cette maxime qui traduit bien la réalité humaine de notre vie. Nous naissons, nous vivons, nous mourrons. Mais, aux yeux du Seigneur, nous avons aussi à remplir notre mission de chrétien, commencée à notre baptême. Et c’est ainsi que, même un prêtre a son rôle à jouer auprès des fidèles et de ses frères.

Pour moi, après 22 ans de ministère à la Coquille et ses environs, Monseigneur l’Évêque a accepté de me décharger de ma mission, pour, entre autres raisons, celle de ma santé. Je n’exercerai donc plus à partir de la mi-septembre sur ce secteur et ne sera pas remplacé. Sachez que qu’actuellement, notre diocèse de Périgueux compte 75 prêtres en activité (pour 557 communes) dont 50 (2 sur 3 !) ont plus de 70 ans ! La crise n’est pas terminée : un seul « candidat » est aux études à Bordeaux pour être prêtre… en principe dans 2 ans ! C’est vrai aussi que chacun se retrouve avec 20-25-30 communes en responsabilité. Et c’est là, où chaque chrétien doit se demander comment il peut être utile, là où il est ; pour continuer la mission du Christ. « Malheur à moi, écrivait saint Paul, si je n’évangélise pas ! ». Vous comprenez mon espérance.

Bien sûr, il nous faut garder confiance : le Christ ne nous abandonne pas, à condition que chacun prenne son rôle au sérieux, sans trop se lamenter : « que va t-on devenir sans prêtre ? ». Je vous fais confiance pour prendre des responsabilités.  

Quant à moi, un mot peut résumer mon étape de vie parmi vous : merci. Je ne peux pas le dire à chacun en particulier, mais ce merci global est sincère, amical, enthousiaste, pour tout ce que vous avez fait pour moi. Je passerai sur les petits « accrochages » à cause de mon caractère, ou pour d’autres raisons. Je vous demande bien humblement de m’excuser et de passer l’éponge. La réciproque étant aussi une réalité, je vous pardonne vos égarements et je le fais chrétiennement.

Merci donc à toutes et à tous pour ces années vécues ensemble. La mission n’est pas un long fleuve tranquille ! Le découragement peut nous guetter mais notre foi au Christ nous permet de nous ressaisir et de nous engager pour faire connaître Jésus-Christ en ouvrant notre cœur pour écouter l’appel permanent et universel du Dieu d’Amour. Faisons-lui confiance.

Enfin, je vous souhaite de bien collaborer avec mon successeur de Thiviers. L’abbé Jean-François Versaveau (50 ans) à qui je souhaite la bienvenue (ce que vous saurez faire également, je vous connais…), en sachant que nous travaillons tous, différemment certes, mais pour le même Jésus-Christ, tout cela dans la Confiance et l’Espérance.

Encore merci et vivons en union de prières. Abbé Daniel MATHIEU